jeudi 20 septembre 2007

Le Café 139…

Il est là au coin de la rue, avec ses fauteuils rembourrés et dépareillés. Ils m’appellent. La fumée qui s’élève du chocolat chaud de l’homme en vitrine me fait les yeux doux. Je vais innocemment faire mes courses au marché d’Aligre et je me sens happée par ce café. Je résiste. Qu’est ce que j’irai faire seule dans un café, sur le chemin du marché ?
Ecrire, c’est l’endroit rêvé pour écrire. Oui, mais on écrit pas sur le chemin du marché. Sur le chemin du marché, on se demande si on va acheter du saumon ou du maquereau, parce qu’on a pas assez de monnaie pour l’un et plus assez de moutarde pour l’autre. Et puis au retour du marché, on a des poireaux dans son sac à main et de la truite dans un sachet plastique (oui, finalement c'est le plus économique et ça se passe de moutarde). Mais le café, lui, il est toujours là. Et l’envie d’écrire aussi. Même les idées, de temps en temps, attendent au coin de la rue.
Un si bel endroit.
J. K. Rowling en aurait rêvé. Il suffirait d’un peu de temps et d’une batterie de portable survivant plus de 15 secondes. Et d’un peu de monnaie pour le chocolat chaud aussi. Parce que pour amortir le coût d’un chocolat à chaque chapitre, il me faudrait plutôt écrire du Braudel que du Kundera.
Mais peu importe, je ne suis jamais entrée dans ce café, et ni en Kundera, ni en Braudel, je n’ai pas encore écrit une ligne.

Aucun commentaire: